Accueil » Produits » haïku » <a href="https://dianedescoteaux.com/produit/brin-de-paille-dans-les-cheveux/" title="Brin de paille
dans les cheveux">Brin de paille
dans les cheveux

Brin de paille
dans les cheveux

25,00$

Nouveauté

Qu’en est-il du recueil de haïkus un Brin de paille dans les cheveux ? Le souvenir d’un petit rien, l’esquisse d’un sourire, un instant de complicité coquine enfoui dans la mémoire, un secret inavoué, une fantaisie amoureuse…

Attablons-nous sans pudibonderie au festin des sens auquel Diane Descôteaux nous convie et laissons-nous submerger par les évocations.

En tête-à-tête ou tête-bêche, un Brin de paille dans les cheveux réveillera-t-il les braises de la jeunesse ? Non ! Il suscitera les tendres réminiscences de l’âme, il animera les coquineries par le regard, il rappellera les doux frissons du corps sans les frontières de l’âge, car la blanche lune et l’ardent soleil ne coordonnent plus les sens.

Tout flotte autour de soi. Le cœur battant la chamade, le désir ne s’accroche plus à un vague souvenir… Les sens s’émoustillent… L’odeur fruitée des suçons d’amour grise les fibres du corps… La langue, spéléologue du corps, susurre de tendres caresses…

Toute l’attention se conjugue vers l’autre. Les résistances s’évanouissent. Il ne reste, pour seul vêtement, que les fantasmes des chairs étendues sur la couette des effluves ou sur la plage des désirs des amants dont les corps s’imbriquent dans la quête des spasmes d’une « petite mort » éternelle.

Claude RODRIGUE

Description

Nous étions habitués à lire des recueils de poésie qui avaient une dimension érotique chez Diane Descôteaux. À travers tous ses voyages, la poétesse nous ouvrait largement des lignes, des pages sensuelles de ses cahiers intimes. Avec son habileté à broder des images chaudes et colorées, elle écrit des saisons où même la glace brûle.

nus sur du coton
à six cent vingt fils au pouce
nos corps à tâtons

Ce dix-huitième ouvrage semble le plus maîtrisé. Il y a dans les tercets de Descôteaux une triple contrainte de langage. Elle écrit avec la brièveté d’une poésie japonaise codée, elle retient également les rimes et le rythme du sonnet qu’elle a pratiqué durant plusieurs années et, enfin, elle impose un thème, l’érotisme, où elle est en quête des mots du désir. Son style devient ainsi unique. La tournure a une légèreté, une fantaisie qui laisse filtrer à la fois, sa grande érudition, sa connaissance de la versification et son réalisme brut.

qui me sauvera
de tout, surtout de moi-même
quand vous êtes là ?

Le sonnet utilise des figures de style qui donnent aux tercets un relent de classicisme. Elle passe du vous au il, du je au tu et au nous en introduisant des dialogues qui jouent avec la distance et l’intimité. Elle introduit ainsi la narration qui nous fait lire le recueil comme un roman. Qu’arrive-t-il à l’amant dans la page suivante ? Que pense l’amante en ce soir sans clair de lune ? Cela fait tourner la page.

Ses haïkus ne sont pas libres. Elle y tient un compte rigoureux des syllabes : 5-7-5. Alors que le haïku moderne se libère de cette règle. Elle peut donc utiliser les exclamations : oh ! ah ! hi hi ! ô, oups, onomatopées très japonaises. On entre ainsi dans le concept de mono no aware. La beauté et la tristesse de la nature, des saisons et des fleurs, de l’amour évanescent : « les hommes qui passent maman. »

plus de trente et une
trop interminables nuits
sans vous et sans lune

Le poème devient vivant, domestique, romancé. Est-ce sagesse, est-ce le destin humain aussi fatal que dans la mythologie ?

moi, l’idéaliste
je sais bien trop qu’entre nous
rien n’est réaliste

Une lecture nous attend où nous serons partagés entre le plaisir de la poésie et l’urgence de vivre. Au centre de ces contraintes rythmiques, nous avons rendez-vous avec la plus libre des poétesses.

Micheline BEAUDRY

On ne présente plus Diane Des­côteaux, poète bien connue des milieux du haïku ; par contre, la femme, elle, se révèle de façon très intime dans ce recueil.

En peu de mots, haïku après haïku, l’auteure fait de nous les témoins privilégiés d’une brève histoire d’amour entre un bassiste et une femme d’âge mûr. De cet homme, nous savons peu de chose, car il est présenté comme une sorte de fantasme idéalisé, sous l’imago d’un roi… À la fois noble seigneur et chevalier noir, prince de l’érotisme avec sa chevelure sensuelle, figure intimidante, puis fascinante, avec qui les rapports deviennent des joutes épiques et auprès de laquelle l’amoureuse reste sous emprise, comme envoûtée.

ah n’être qu’argile
malléable entre ses mains
sous ses yeux de braise

Et même soumise, quand elle ne désire rien d’autre que lui obéir.

À la fois sans pudeur, mais dans le vouvoie­ment cependant des interpellations à l’amant, se raconte donc l’histoire de ce couple improbable. La liaison a lieu, inten­sément même, peut-être à cause de tous ces improbables qui devraient l’empêcher : les attentes n’en sont que plus longues, les rendez-vous plus ardents, les chairs plus exaltées.

Le haïku agit ici comme une pierre de foudre, une parole condensée propre à exorciser désirs et angoisses, à éteindre le feu avant qu’il ne se ranime trop fort, trop vite !

Dans chacun d’eux, on peut lire un mélange de force et de tendresse, d’envie et de retenue, de pudicité et de libertinage mêlés. Mais le plus important reste encore le non-dit, en filigrane entre les lignes, qui tait avec tant de bruit la force du désir, le tumulte d’une libido bouillonnante ! Toutefois, au-delà de toute idéalisation, voire du fantasme, les amants demeurent de simples êtres de chair :

d’abord un fantasme
dans l’esprit puis dans la chair
suivi d’un orgasme

Or, le présent, le plus délectable soit-il, n’est pas éternel.

Parfois, ce sont des images empruntées à la nature qui lui permettent d’exprimer des relations charnelles bien précises sans vraiment les nommer. Cette façon typiquement asiatique, à la fois pudique et imagée de dire les choses en puisant dans le lexique naturaliste, fait tout le charme de haïkus délicieusement érotiques :

parfum d’églantine
tout alentour de l’étang –
quel lèche-vitrine !

Il est question de roses et de jardins, de pistil et d’étamines et même de noix de coco. Exotisme oblige !

Et, toujours, ce témoin de l’intime, cette confidente secrète : la lune

Tandis que les insatiables faims des passions humaines se jouent sous les astres nocturnes, blanche constellation du bélier, le temps, lui, se compte en lune de façon obsessionnelle. Tantôt quart de lune stérile dans l’attente de l’amant, tantôt pleine lune gonflée de sève, aux heures les plus chaudes, lorsque la simple évocation de l’absent suffit à déclencher un semblant d’orgasme.

Mais comment peut-on exprimer la passion, le trop-plein des sens exacerbés en si peu de mots, dans la forme minimaliste du haïku ?

C’est qu’il faut passer les grains du dire au tamis pour n’en garder que les pépites !

Bien souvent, et c’est là tout l’art con­sommé des haïkistes confirmés, le plus important est signifié dans ce qui n’est pas dit : dans l’ellipse, dirait un occidental, dans le silence subtil du toriawase, préciserait un Japonais.

Tout l’espace est laissé à l’imaginaire du lecteur, entre deux images juxtaposées : en pure suggestion, mais n’est-ce pas là précisément le propre de l’érotisme ?

après cette nuit
la tête dans les nuages –
le riz bien trop cuit

Jusqu’à la fin du recueil, nous restons dans cet espace ouvert. Quoique l’on sache par avance que l’épisode amoureux évoqué ne durera qu’un temps, celui-ci ne se clôt pas mais demeure en suspens comme pour habiter encore un peu le long silence qui s’ensuit…

Hélène PHUNG

 

 

2 avis pour Brin de paille
dans les cheveux

  1. Catherine Belkhodja

    Une petite merveille dans ma boîte aux lettres ce matin : des haikus chauds, chauds, chauds de notre grande amoureuse Diane Descôteaux, magnifiquement illustrés par les linogravures d’Hélène Phung et présentés par notre ami Claude Rodrigue.
    L’ouvrage est paru en 2019 chez L’Harmattan, mais nous vient du Québec.
    Chaque page est un hymne à l’amant, à l’amour, au-delà des frontières, des couleurs, des peaux, de l’âge et des distances. C’est une ode à l’amour, à l’ivresse des corps et des âmes avec la petite note particulière de Diane, réputée aussi bien comme poétesse que comme haidjin. Entre poésie et haiku, elle fait rimer la ligne 1 avec la ligne 3, et ce, pour notre plus grand bonheur…
    Je vous invite à partager ses transports …jusqu’au septième ciel !

  2. Véronique MOREL

    Je profite de ce mot pour vous révéler mes coups de cœur à la lecture de vos haïkus dans « Brin de paille dans les cheveux »:

    (p.23 bas)
    du bout de l’index
    suivre une veine saillante
    malgré le latex

    Sensualité redoutable! J’adore!

    (p.24)
    jalouse du vent
    qui, dans ses longs cheveux noirs
    joue impunément

    Hummm! Vilain défaut!

    (p.43 bas)
    vent, neige et tourmente –
    est-ce qu’il s’ennuie ou pas
    quand je suis absente?

    Question troublante, s’il en est!

    (p.52 bas)
    sur sa fesse nue
    ronde et d’un blanc saisissant
    la lune poilue

    J’adore la force de cette image, coquine, sensuelle!

Ajouter un Avis

Votre adresse courriel ne sera pas publiée.