Venue de la poésie classique et des aubes de Verlaine, Diane Descôteaux a croisé, il y a une décennie, l’étroit chemin des poèmes de Bashô.
Toutes les cultures conservent des journaux de femmes qui ont développé un mode de notations minimales et qui sont encore aujourd’hui une trace des mondes passés. Les haïku de Diane sont autant de fenêtres sur le visible qui l’entoure dans son destin de femme du XXIe siècle, d’écrivaine, de voyageuse infatigable.
Formée au sonnet, Diane Descôteaux, reconnue et récompensée dans plusieurs pays francophones pour sa poésie classique, a créé une nouvelle signature dans la pratique du haïku rimant le premier et le troisième vers. Artiste à l’écoute de sa propre lumière intérieure, elle a dû persister à contre-courant du mouvement de la francophonie d’adaptation du poème nippon.
promenade à deux
devant le panneau du fleuve
ses yeux bien plus bleus
La poète a plusieurs recueils qui expriment le contenu vibrant de ses séjours en France, au Japon, en Haïti, au Cameroun, en Roumanie, mais elle demeure essentiellement une femme du terroir, vivant en région québécoise.
Diane Descôteaux a derrière elle, une œuvre unique exprimant l’apparence de sa vie qui passe à travers les ombres de ses rencontres. Comme tous les poètes, elle tend vers son propre mythe qui n’est autre que le cœur de son tourment de vivre. Comment saisir cette dimension à travers la lecture d’un poème aussi léger ? Le haïku semble regarder ailleurs que ce que le poète indique du doigt. C’est sans doute pour cela que les haïkistes japonais ont appris à travers les siècles, la contemplation de la lune, lumière nocturne qui éclaire le mystère obscur de notre destinée.
Micheline BEAUDRY
Fondatrice du Groupe Haïku Montréal
et du Groupe Haïku Verchères
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